Suis-je concerné.e par le haut potentiel ?
Que faut-il savoir sur les bilans, le diagnostic et les tests de QI pour les adultes surdoués?
N’hésitez pas à passer le test de 61 questions pour savoir si vous correspondez au profil d’un adulte surdoué.
Vous avez dit surdoué.e ?
Être surdoué.e sans savoir que l’on est concerné, c’est comme essayer de reconstituer un puzzle sans savoir à quoi il doit ressembler et auquel quelques pièces auraient été égarées. Si ces pièces occupent des emplacements clefs, l’image ne sera jamais satisfaisante et les manques apparaîtront avec évidence. C’est se sentir amputé mais de quelle partie?
Savoir est essentiel
Un élément fondamental chez l’individu est l’image qu’il a de lui-même. Or dans certains cas, cette image a subi bien des avatars depuis le jour où, enfant, il a pris conscience que quelque chose clochait avec lui et avec ce qui l’entourait. Depuis lors il n’a cessé de chercher.
Le simple fait de révéler sa douance à quelqu’un, provoque un soulagement énorme. Pour certain c’est une vraie bouffée d’oxygène car une évidence enfin mise au jour ; pour d’autres cela s‘apparente à un tsunami les obligeant à reprendre leur esprit. L’annonce et les 4 séances explicatives qui suivent, ont 70% d’impact sur leur bien être et suffisent amplement à les faire redémarrer une vie nouvelle. Les 30% restant concernent des problématiques plus liées aux névroses classiques. Je me suis donc dit (Ingrid Meunier) que pour pouvoir soulager beaucoup plus de monde, je devais me concentrer sur ces 4 séances là. Mes 2 collaborateurs ou d’autres collègues peuvent prendre ma suite quand il y a lieu de poursuivre.
Et si je ne suis finalement pas surdoué.e?
J’entends souvent « si ce n’est pas ça, c’est quoi alors mon problème ?« .
Dans la littérature grand public, sur les blog, les vlog… tout est mélangé. Plus la science avance sur le sujet, plus on se rend compte que les « caractéristiques » soient disant décrivant un HP sont totalement infondées ou biaisées. Il se peut donc que vous vous soyez reconnu dans le listing fait par ces sources, sans au final avoir un QI élevé. Alors pourquoi vous sentez vous si différent?
Il existe beaucoup de faisceaux communs (en apparence) avec d’autres neuro-atypismes (comme par exemple l’autisme asperger ou le TDAH) ou avec des névroses (comme l’anxiété) ou encore avec des modes de fonctionnement suite à un traumatisme par exemple (comme l’hypersensibilité). Lors d’un bilan, le psy doit être à même de faire la distinction pour qu’il n’y ait pas de d’erreurs de détection. Trop de professionnels prennent comme explications des problématiques « c’est parce que vous êtes surdoué.e que vous êtes anxieux« , passant à coté du vrai problème et donc des solutions. d’accompagnement adaptées.
On ne peut pas se penser intelligent, quand on mesure ses propres faiblesses avec la lucidité aiguë du surdoué, qui ne lui permet aucun aveuglement.
Détection et identification du haut potentiel
Mesure de la douance? Comment s’y prend-on en France?
Pour faire un diagnostic clinique, un médecin se base d’abord sur un faisceau de « signes » : les symptômes, l’historique familial, l’état psychologique global, le vécu, le passé médical etc… Qu’il complète ensuite par un examen des principaux foyers auscultatoires (tension, rythme cardiaque, palpation, fond de l’œil et poumons…) et vraiment si nécessaire, par des analyses biologiques, qui confirmeront ou infirmeront son diagnostic. Il ne procède pas à l’inverse. Il devrait en être de même pour une évaluation du HP.
Les tests de QI ne devraient donc être qu’un outil d’aide à la décision et pas l’outil principal de la détection (ce qui malheureusement est très fréquent). Pour quelle raison ? Car en fait, il n’existe pas de diagnostic différentiel officiel (c’est à dire des caractéristiques cliniques sur lesquelles se baser pour comparer un surdoué d’un non surdoué). Il n’y a donc pas le choix que de passer par un bilan psychométrique auprès d’un professionnel.
En France, dans la majorité des cas, le haut potentiel est évalué sur la base de tests mesurant « l’intelligence de performance« de façon quantitative (donc le QI). Or l’intelligence au sens global est très dure à définir et elle continue d’occuper les esprits des chercheurs depuis 1804. Et il n’y a toujours pas de consensus autour de sa définition. De nombreux scientifiques tentent de la mesurer sous différentes formes évaluatives, ce qui nous permet d’avoir accès à moults types de tests.
Le 20ème siècle a glorifié l’intelligence rationnelle faisant totalement fi de l’intelligence émotionnelle, intuitive, kinesthésique, créative et sociale (qui font pourtant des prouesses, nous aident à faire des choix, à faire des liens, à s’intégrer). Les tests de QI ne détectent pas non plus la rapidité d’apprentissage, la motivation, l’endurance, le rapport à la vie…
Les principaux outils utilisés
Les tests les plus connus étant : la WAIS / la WISC – le Cattell – les tests de RAVEN – la NEMI 2 – le K.ABC – l’EPL – l’EPoC
Même si les tests le plus utilisé en France restent ceux de WELSCHER, je rappelle qu’il n’existe pas de test « officiel » pour détecter la douance. Chaque professionnel peut choisir le test qu’il préfère privilégier. Mais en France, c’est préférentiellement le WAIS qui est choisi.
Un bon bilan doit donc se baser sur 3 critères
Un thérapeute expert pourra ensuite interpréter les résultats et les informations récoltés pour donner ses conclusions à l’oral lors de la restitution.
Quelle qu’en soit l’issue, le compte-rendu final écrit ne doit jamais consister en la simple énonciation d’un résultat chiffré mais doit faire l’objet d’explications approfondies et détaillées, complété par un document écrit explicatif et récapitulatif des résultats.
Comment évoluer si nous ne savons pas où nous allons? Comment obtenir ce que nous voulons si nous ne savons pas demander? Comment être heureux si nous ne connaissons pas notre identité ?
Psy spécialisé en douance ou pas ?
Je recommande vivement aux personnes souhaitant passer des tests de s’adresser à des professionnels spécialistes de la douance, seuls aptes et à même de percevoir les subtilités de ces profils atypiques et à le distinguer des autres neuro-atypismes, névroses ou troubles psychiques. De plus, cela évite que le diagnostic ne se focalise principalement sur le QI par manque de connaissance. Les faux négatifs sont fréquents avec les tests de QI. C’est-à-dire qu’une personne peut très bien être surdouée et ne pas avoir le QI requis pour être diagnostiquée en tant que telle (à cause d’autres troubles associés par exemple). Enormément de biais peuvent influencer les résultats. Il faut donc savoir interpréter avec de la distance les résultats d’un test de QI et ne pas prendre le chiffre pour argent comptant.
Je me heurte parfois à une telle incompréhension de la part de mes contemporains qu’un épouvantable doute m’étreint: suis-je bien de cette planète ? Et si oui, cela ne prouve-t-il pas qu’eux sont d’ailleurs ?
Test surdoué en auto-évaluation
Il existe peu de réelles caractéristiques du HP sur lesquelles se baser pour faire un diagnostic différentiel. Cependant, l’unanimité des neuropsy s’est arrêtée sur : cerveau hyperfonctionnant, plus grande vitesse de traitement, mémoire, intuition et créativité. De ces particularismes, vont découler (ou pas) certains comportements. Ce sont ces comportements potentiels que j’ai entre autre intégré au questionnaire.
Il a donc une approche comportementale et ne détermine pas un diagnostic. Il ne s’agit pas non plus d’un test de QI. Comme vous pourrez le constater dans ce test, ni l’intelligence ni les connaissances ne sont testées. Donc avoir un faible score à ce test n’est en rien un signe de manque d’intelligence (au sens psychométrique du terme). Vous n’êtes juste peut être pas une personne à haut potentiel. Ce test n’a qu’une valeur indicative. Il permet de vous situer et d’avoir une première approche informative de votre potentielle douance.
Il va de soi que toutes les personnes surdouées ne présentent pas 100% des « caractéristiques » répertoriées. Chaque personne va utiliser son « potentiel » de départ de façon différente selon sa personnalité, sa résilience, son environnement familial et scolaire et son expérience de vie. Il serait donc réducteur et faux d’affirmer que pour être surdoué il faut correspondre à toutes les caractéristiques citées dans le questionnaire. De plus, ce que l’on appelle les « caractéristiques » sont en grande majorité des conséquences découlant de l’hyperfonctionnement cérébral.
On peut être surdoué.e sans avoir su lire avant l’âge de 6 ans ou, aussi étonnant soit-il, sans forcément être hyperémotif.ve ou hyperesthésique. On peut être hypersensible ou avoir une pensée préférentielle en divergence sans être surdoué.e. Pris indépendamment les uns des autres, ces fonctionnements correspondent à tout un chacun. Ce qui en font des éléments de diagnostic c’est le fait d’en cumuler un nombre conséquent et de les vivre de façon exacerbée avec une intensité et une fréquence plus forte que la moyenne.